Récit d'Estelle et Alexandre en Nouvelle Zélande

Bonjour à tous!
Cela fait un petit moment que nous n'avons pas mis notre blog à jour!
Voilà donc 15 jours que nous avions repris notre vélo pour entreprendre le tour de toute la grande île en vélo.
Retour à Nouméa dans quelques jours.
De magnifiques paysages bordés de cocotiers, bananiers et plantes tropicales ont coloré notre périple;
ainsi que la vie sous-marine de toute beauté.
Mais surtout, ce sont les gens que nous avons rencontré, qui nous ont ouvert les portes de chez eux sans savoir qui l'on est, ni d'où l'on vient.
C'est l'exemple de Michel, jeune pompier kanak, qui, en nous voyant chercher un camping nous a proposé de nous loger chez lui avec sa copine Jessica.
Grâce à eux nous avons pu découvrir la préparation traditionnelle du Bougna et assister à quelques épreuves des Jeux du Pacifique.
(NDRL: Cet évènement est important ici. Pour cause: Sarkozy lui même est venu ici pour lancer l'ouverture des Jeux.
Ils sont organisés tous les 4ans avec toutes les petites îles du Pacifiques telles que Vanuatu, Fidji, Tahiti, Samoa etc.
L'ambiance y est sympa et l'organisation à la mode des îles...;-)
Récemment nous avons fait la connaissance de Jean Jacques, Kanak que nous avons rencontré sur la route alors que nous cherchions à partir vers un camping.
Il nous a invité dans sa tribu pour nous faire découvrir sa manière de vivre.
Lorsque nous sommes arrivés nous avons fait le geste coûtumier pour le remercier de nous accueillir.
Nous lui avons donné un manou (grand tissu) dans lequel nous y avons mis des crayons de couleurs et un billet.
Traditionnellement on y mettait de l'igname, ou du tabac.
Offrir du tabac ou des cigarettes, ça ne nous plait pas trop, les crayons de couleurs ça nous correspondait davantage et c'est plus utile...
(Merci à notre ami Julien pour nous avoir donné l'idée.)
Jean Jacques a apprécié ce geste, en nous expliquant que c'étaient les "clés" des portes de sa maison ainsi que celles de sa famille.
Notre hôte est un homme du pays.
Ces récits nous font chaud au coeur, ou froid dans le dos...
Il nous explique comment la culture kanak évolue avec l'arrivée des colons et du modernisme.
A l'origine les Kanaks vivaient en tribu de chasse, de pêche et de cueillette.
Il n'y avait pas d'argent comme aujourd'hui. On pratiquait alors le troc entre les "hommes de la terre" et les "hommes de la mer".
Lorsqu'il y avaient des travaux, comme une maison par exemple, toute la famille venait participer.
"Avant on n'avait pas besoin d'aller à l'extérieur pour travailler et ramener de l'argent puisqu'on ne vivait que d'échanges et d'entre-aide" nous dit Jean Jacques.
Aujourd'hui cette manière de vivre existe toujours mais disparait petit à petit.
"Les jeunes vont à Nouméa ou en France pour travailler puis ils ne reviennent plus travailler la terre en tribu, ils sont attirés par les belles voitures et l'argent."
La Société Le Nickel (SLN) a ramené beaucoup de travailleurs de divers pays. "Les jeunes vont travailler à la mine maintenant. Comme ils travaillent ils n'ont plus le temps d'aller à la pêche ou à la chasse, ils vont alors au supermarché acheter les boîtes."
Jean Jacques nous explique aussi les années 70, où les Blancs ont chassé les autochtones de leurs propriété;
Où étant écolier on le mettait au coin parce qu'il était de couleur.
Puis dans les années 80 ont eu lieu les "Évènements" où les révoltes ont éclaté entre Kanaks et Caldoches (descendant des colons). Les Kanaks ont alors chassé ces derniers pour reprendre les terres des anciens colons.
Aujourd'hui les tensions se sont apaisées, mais chaque ethnie se retrouve dans différentes zones géographiques en se mélangent parfois.
Notre hôte a appris à pardonner, "grâce à la nature" dit-il.
Aujourd'hui il aime accueillir les touristes qu'il croise sur la route et partager de bons moments avec eux.
Il y aurait encore beaucoup de choses à raconter...
On vous en dira davantage de vive voix lors de notre retour en France en novembre.
Bises!
A bientôt!